Bastien Berthomé : capter le monde et souder le cuivre

Bastien Berthomé

Calme, réservé, et bien dans son polo des Compagnons du Tour de France ; à 18 ans, ce jeune Olivetain multiplie les médailles et distinctions dans sa branche professionnelle, en préservant sa passion, la photographie.

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Ces deux dernières années, Bastien Berthomé n’a pas chômé. En plein Jura, à quelques centaines de kilomètres du quartier du Val où il a vécu son enfance, il a débuté son apprentissage en plomberie et installation thermique. Le tout, dans l’univers des Compagnons du Tour de France : rigueur, patience et qualité y sont les maîtres mots. “Pendant deux ans, j’ai eu sans arrêt la tête à travailler, à apprendre, raconte Bastien Berthomé. À l’Institut européen de formation des Compagnons, l’exigence est énorme.” Pour celui qui avait “l’impression de ne rien faire” en cours de seconde générale à Orléans, l’apprentissage d’un métier manuel reste une évidence. Plongé corps et âme à sa formation, il en a atteint l’excellence en devenant, cet été, Meilleur Apprenti de France et major de sa promotion. "Rien n’est jamais fait à moitié avec Bastien", soulignent ses parents, empreints d’une fierté bien affichée pour le dernier de la fratrie. 

Du temps à capturer l’instant 

Car une grande ténacité émane de Bastien. Tellement qu’en juillet dernier, un petit matin très tôt, le jeune homme s’est endormi...derrière son appareil photo, au domaine du Donjon, après de très longues minutes d’attente : “un bruit m’a réveillé, un chevreuil était à quelques mètres de moi, à me regarder, se souvient-il, tout sourire. C’était magique !”. Passionné de photographie animalière, l’Olivetain peut passer des journées à la recherche de traces d’animaux à photographier la nuit venue. Un intérêt né par hasard, un été, d’abord en capturant des paysages, puis les oiseaux du jardin depuis la fenêtre du toit, au deuxième étage de la maison olivetaine. Être à l’extérieur, dans un environnement calme, au cœur même de la nature tout en la capturant d’un regard, fait vibrer le jeune Bastien. Il semble apprécier le temps long, la quiétude de l’attente, la sérénité qu’apporte la patience. De ses expériences photographiques, il tire sans aucun doute un enseignement, celui de garder du temps pour lui et sa passion. “C’est pour cela que je ne ferais pas le Tour de France*, qui demande une implication à 100% pendant plusieurs années, explique-t-il. J’aime mon métier, ses techniques, ses possibilités, mais je souhaite continuer à m’ouvrir à d’autres activités.” Bastien trace déjà sa route, entre génie climatique et nature tout en pellicules. 

*Pour les Compagnons, faire le Tour de France consiste à travailler dans plusieurs villes dans toute la France, pendant plusieurs années, tout en proposant, chaque année, une œuvre.