Informations annexes au site
1936, Sully-sur-Loire : Pierre Blareau, fils d’architecte, contemple depuis son enfance les oeuvres édifiés par
son père. Une passion héréditaire pour les belles bâtisses le mène à poursuivre neuf années d’études d’architecture et d’urbanisme à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
« C’était une époque où le travail florissait, se remémore l'architecte. L’époque des trente glorieuses où tout le monde travaillait ensemble au sein du même atelier. On ne parlait ni politique, ni religion, ce qui nous permettait de vivre ensemble dans la quiétude. C’était la plus belle époque ».
En 1966, il obtient ses diplômes et s’installe à Olivet. La facilité aurait été de marcher dans les pas de son père et de bénéficier de sa notoriété mais il a le souhait de faire ses preuves et de tracer son propre chemin.
« Je tenais à ne pas travailler dans le cabinet de mon père. Le métier d’architecte est une profession difficile, sans compter notre différence d’âge, nos idées. L’un allait forcément prendre le pas sur l’autre qui en souffrirait. J’aurais pu être le fils du patron, mais cela n’était pas mon intention. J’ai donc démarré modestement car je voulais me faire mon propre nom. »
Il ouvre avec entrain sa propre agence d'architecture et d'urbanisme au Château du Petit Bois, rue de la Source à Olivet. Dans cet univers rude et compétitif, il se distingue en remportant de nombreux appels à projet portés par des collectivités publiques et des entreprises.
Le bouche à oreille fonctionne bien. La modernité et la rigueur qui le caractérise font de lui une figure incontournable de la ville. Avec 48 salariés, son cabinet devient l’un des plus importants de la région, spécialisé dans les grands projets qui structurent les territoires. Sa prospérité le mène à ouvrir deux autres agences à Limoges et à Sully-sur-Loire.
Au fil des années, il devient l’un des artisans du nouveau visage d’Olivet, en partenariat avec les municipalités de l’époque. Il signe entre autres le centre-ville avec la place Louis Sallé et la percée de la rue Jules-Marie Simon, construit l'École Michel Ronfard, le collège de l’Orbellière et le lycée Dolto, imagine le plan de la ZAC du Larry et donne le coup de crayon du centre culturel d’Yvremont, devenu aujourd’hui l’Alliage.
« J’ai vécu toute ma vie à Olivet. C’est ma ville. J’ai mis tout mon coeur dans ces projets ».
Gratifié à de nombreuses reprises (Pierre Blareau a notamment reçu la médaille d'or de la ville, le prix d’architecture de l’Institut de France et une salle de l’Alliage portera dans quelques jours son nom), il prend finalement sa retraite à 64 ans, laissant derrière lui des réalisations qui sont au cœur de notre quotidien.
Ses souvenirs du siècle passé le marqueront à jamais, lui qui se passionne pour ses contemporains.
«J’ai assisté au défilé du Général de Gaulle le 24 août 1944. J’étais présent le 9 novembre 1989 pour la chute du mur de Berlin. Ce sont deux autres moments forts de ma vie que je n’oublierai jamais ».