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Sophie Lemare, maman de deux enfants de 9 et 7 ans, a passé le confinement en télétravail. Jean-Pierre Garnier, 81 ans, est ingénieur en retraite. Ils ne se connaissent pas, et pourtant, ils ont un point commun : celui de faire partie de la grande équipe de bénévoles qui ont fabriqué plus de 10 000 masques en tissu distribués aux Olivetains, les fameux « couturiers bénévoles d’Olivet ». Pourtant, aucun de ces deux volontaires n’était un expert en couture. Sophie Lemare raconte :
J’ai une machine depuis 2 ans, mais je ne m’en suis jamais vraiment servie. La situation que l’on vivait était exceptionnelle. Pour ma part, je ressentais une grande frustration de ne pas pouvoir agir. Alors quand j’ai vu l’appel de la mairie, j’ai voulu me lancer !
Jean-Pierre Garnier avait quant à lui quelques vagues notions de couture grâce à son expérience professionnelle, dans le secteur de la maroquinerie :
J’aime bien le travail manuel, et j’ai pu bénéficier des conseils de mon épouse, qui m’a appris à remplir une canette, les différents points, etc. Je suis allé voir un ou deux tutos, et avec ces masques, je me suis lancé dans mes premiers vrais travaux de couture !
Jean-Pierre a rapidement repris les habitudes de sa vie d’actif.
Après la phase d’initiation sous la houlette de ma femme, la réalisation des masques est réellement devenue mon projet. J’ai cherché des moyens d’améliorer la méthode proposée. Par exemple, les pliages à l’aide des épingles était vraiment fastidieux. J’ai donc créé un système avec des cartons pour marquer plus facilement les plis.
Sophie Lemare, de son côté, a rapidement rejoint le groupe Facebook dédié, créé par la mairie pour permettre les échanges entre les bénévoles :
Ce qui m’a marqué, c’est la joie des couturières de participer à ce projet. Les échanges nous permettaient de nous motiver entre nous, de recréer du lien social dans cette période particulière. Et aussi de partager des trucs et astuces, quand on avait un souci de machine, pour les pliages, etc.
Une vidéo de Jean-Pierre et sa technique de pliage a d’ailleurs été partagée, et a suscité de nombreuses réactions enthousiastes. Nos deux couturiers retirent beaucoup de positif de cette expérience.
On peut tous agir, à notre niveau, rappelle Sophie. L’action est libératoire, et en aidant les autres, je me suis aidée moi aussi. Je suis contente de savoir que j’ai participé à quelque chose de plus grand. Et d’avoir pu donner cet exemple à mes enfants. Ils ont d’ailleurs participé avec moi ! Cela m’a aussi apporté de la confiance en moi, comme pour ce témoignage par exemple,
ajoute-t-elle dans un sourire. Jean-Pierre ne regrette pas non plus son engagement.
Nous étions dans une situation de pénurie de masques, et je trouvais déplacée la réaction de ceux qui se plaignaient, attendant qu’on leur trouve des solutions. J’ai tout de suite adhéré à l’initiative de la mairie, et j’en suis actuellement à mon troisième kit de 35 masques ! » Et quand on lui rappelle qu’il est l’un des rares hommes parmi les 202 bénévoles inscrits, il conclut, amusé : « Peu importe le genre, l’important, c’est que les masques soient faits !