Informations annexes au site
Bruno et Maylis Garnier ont le sens de l’accueil. C’est avec des boissons et de délicieuses madeleines préparées par leur fille Anne qu’ils nous reçoivent dans la dépendance de leur maison. Régulièrement, ils y hébergent des étudiants
étrangers. Depuis fin mars, ce logement entièrement équipé est mis à la disposition d’une famille ukrainienne
débarquée d’Odessa, grande ville portuaire de la Mer Noire dans le sud du pays au drapeau bleu et jaune. Bruno fait
les présentations. Il y a Anastasia, son fils Artem, 5 ans, puis Lolita et Diana, respectivement grand-mère et marraine
d’Artem.
Naturellement, la solidarité a opéré. « Il ne pouvait pas en être autrement, affirme Bruno. Ils ressentent ce qui se passe en Ukraine au plus profond de leur chair. Si on peut leur mettre un peu de baume au cœur… En plus, ils sont super sympas ! » D’évidence, le courant passe bien. Le soir, les deux familles peuvent se retrouver à table autour d’un plat français ou ukrainien. L’occasion pour les hôtes de découvrir et d’apprécier le bortsch, potage très populaire
en Ukraine.
Je voulais protéger mon enfant
Ces temps de partage font partiellement oublier une triste actualité, alors que l’armée russe maintient sa pression.
Pour fuir la guerre, Diana, Artem, Lolita et Anastasia ont vécu un véritable périple. Deux semaines passées en Moldavie, avant de poursuivre le voyage en bus jusqu’à Paris. Le départ était inéluctable. « Non loin d’Odessa, des villes ont été bombardées, témoigne Anastasia. Ça devenait dangereux, je voulais protéger mon enfant et qu’il n’entende pas le bruit des bombes. » Lors de notre rencontre, le fiancé de Diana était encore mobilisé en Ukraine en tant que volontaire dans l’armée pour venir en aide aux civils. Son arrivée à Olivet était prévue pour la semaine suivante.
Depuis leur installation, le quotidien de cette famille est rythmé par les démarches administratives. Heureusement,
ils peuvent compter sur l’aide de Bruno et Maylis, leurs anges gardiens. Pour Diana, encore étudiante, Lolita et Anastasia, l’objectif est de trouver rapidement un emploi pour pouvoir envoyer de l’argent à leurs proches restés en Ukraine qui ne perçoivent plus de salaire. Autres aspirations : trouver un logement et apprendre le français. Scolarisé
à l’école Michel Ronfard, le petit Artem a pu retrouver les salles de classe. « L’école, c’est mieux ici qu’à Odessa ! »,
glisse-t-il, espiègle.
Loin des affres de la guerre, les néo Olivetains ont enfin droit à un peu de répit. Mais, à terme, le retour au pays est indispensable. « J’espère que nous rentrerons très vite, assure Diana. L’Ukraine me manque, je veux retrouver mes parents et mon université… »