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Du haut de ses 16 ans, Florent n’est pas tout à fait un adolescent comme les autres. Il semble doté d’une forte personnalité, d’une envie de s’affirmer vis-à-vis des adultes, qui tranchent avec la timidité parfois constatée chez les jeunes hommes de son âge.
Si Florent n’est pas tout à fait comme les autres, c’est aussi parce qu’il est un peu différent. Diagnostiqué autiste Asperger. Un handicap dont il a souffert, il ne s’en cache pas. Et de cette souffrance, il a puisé une force.
Je veux prouver quelque chose à ceux qui m’ont fait du mal
Si Florent tient sa “revanche”, comme il dit, c’est en grande partie grâce à la pratique de l’aviron. À 13 ans, riverain de la rivière, il regarde passer les esquifs de sa fenêtre. “Je veux faire du bateau”, dit-il à sa mère.
Ni une, ni deux, il rejoint le club d’Olivet, d’abord en loisirs, puis en compétition, depuis deux ans, dans le groupe coaché par Julien Suchodolsky. Quatre entraînements par semaine, plus la préparation physique (footing, vélo, natation).
J’avais vraiment besoin de me défouler, je ne me dépensais pas assez avant. J’aime me faire mal, finir l’entraînement épuisé.
Les résultats ne tardent pas. En décembre 2017, il termine 1er au championnat régional indoor section handi, puis 6e du championnat de France en janvier 2018, toujours en indoor. En avril dernier, il obtient la deuxième place de la Zone Nord-Ouest à Mantes-la-Jolie en skiff individuel, se qualifiant ainsi pour le championnat de France, à Cazaubon dans le Gers, où il décroche la médaille d’argent.Mais, au-delà des résultats, Florent s’est surtout révélé.
J’ai eu la chance d’intégrer un club où je suis considéré comme un sportif comme les autres. J’adore l’ambiance là-bas. Tout le monde est un peu déjanté… Comme moi ! Je suis plus souvent au club qu’à la maison, c’est comme une seconde famille. L’aviron m’a permis de m’ouvrir, de sortir de la bulle de l’autisme.
Début décembre, il participera au championnat régional indoor qui se déroulera à Olivet dans le gymnase de la Vanoise. Mais Florent voit plus loin, beaucoup plus loin. Il a coché dans un coin de sa tête une date à l’été 2024… Les Jeux paralympiques de Paris. Il aura 22 ans, l’âge de la maturité pour un avironneur. “Mon entraîneur dit que c’est possible, si j’ai la volonté.” Une chose est sûre : il l’a.