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C’est un peu entrer dans l’univers de Zola quand on pénètre dans le local des Bouchons d’Amour, derrière CO’Met, rue des Montées. Un hangar non chauffé, sombre, aux murs de briques rouges. Mais à l’intérieur, les sourires des bénévoles à la tâche réchauffent les lieux. Quatre tables de travail en bois surmontées de rebords sont remplies de bouchons en plastique à dominante de bleu. Quatre retraités trient ce jour-là consciencieusement un à un chacun d’eux. Derrière eux, une montagne de sacs empilés sur plusieurs mètres
de hauteur. Un trésor. La matière récupérée est vendue et permet de financer des actions pour les personnes en situation de handicap. « Nous recevons des sacs entiers directement ici. Nous allons aussi les chercher dans des points de collecte comme dans les écoles ou les supermarchés », explique Guy Vallée, le vice-président de l’association. « Nous retirons ce qui n’est pas du plastique, les étiquettes, les opercules métalliques et on les stocke. Une fois par trimestre, un camion de 10 tonnes les transporte vers l’entreprise
SULO à Langres où ils sont fondus et transformés en poubelles. Pour les Bouchons d’Amour, c’est 325 euros par tonne livrée ».
Rien ne le prédestinait à agir dans ce secteur. Ancien cadre administratif à la Sécurité Sociale, cet Olivetain de la résidence Foch avoue ne pas avoir de lien particulier avec le handicap mais il a toujours été dans l’approche d’aider les autres. Actif depuis 2007 « aux bouchons », il a quitté ses autres activités associatives
pour se concentrer sur celle-ci. « Le circuit est très simple et nous voyons immédiatement le résultat de notre action. C’est ce qui m’a plu. Autre avantage appréciable : nous participons selon nos disponibilités ». L’association est en effet en lien direct avec la Maison du Handicap qui lui transmet les dossiers des Loirétains qui ne peuvent financer seuls des équipements comme un fauteuil électrique ou un aménagement
de leur domicile pour faciliter leur quotidien. Dernièrement, plus de 26 000 euros ont été accordés par les Bouchons d’Amour à des personnes handicapées.
Mais la belle histoire pourrait s’arrêter. Le local, généreusement prêté durant toutes ces années, a été vendu et l’association va devoir quitter les lieux d’ici l’été. « Nous sommes à la recherche d’un hangar de 150 m2, idéalement dans le secteur Orléans sud / Olivet, précise Guy. Je n’ose imaginer que tout puisse s’arrêter. Quand je vois le bonheur qu’on apporte, ça récompense des efforts. Ça donne aussi un bon but dans la vie ».
Alors, avis à ceux qui auraient un local à prêter. Les Bouchons d’amour 45 comptent sur vous. « J’ai encore
la foi mais le temps est compté », conclut le sympathique bénévole.