petites histoires des écoles d'Olivet
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Tableaux noirs, cartables, blouses et porte-plumes, certif et bons points…
Sous l’Ancien Régime, le seul enseignement populaire qui existait à Olivet, comme dans toutes les petites paroisses rurales, était celui du curé ou de maîtres privés qui se chargeaient de l’instruction, dans des conditions plutôt rudimentaires et sans grands moyens. Puis, à partir de la Révolution vont se mettre en place, lentement et au prix de quelques turbulences et complications, les différentes écoles d’Olivet, qui sont toujours présentes dans le paysage scolaire de la commune.
Le tout premier enseignement public mis sur pied remonte en effet à la Révolution : en novembre 1792 un procès-verbal du Conseil Municipal nommait un instituteur et lui attribuait, pour faire la classe, l’ancien presbytère (qui se trouvait alors au nord du porche de l’église, à l’endroit où sera construite par la suite la chapelle des catéchismes, donnant sur la place Gentien Hervet). Cette école était destinée uniquement aux garçons de 7 à 14 ans. Une institutrice était désignée quelques temps après, en février 1796, pour s’occuper d’une école de filles installée dans la Grande rue dans une maison qu’on avait baptisée, dans l’esprit révolutionnaire, « Loyauté ». Malheureusement ni les fonds de la commune ni ceux de l’Etat ne permettent de payer les salaires de ces deux enseignants : la municipalité annonce que les parents d’élèves devront désormais assumer cette charge. L’institutrice nouvellement nommée, devant la précarité de son statut, préfère démissionner.
Dès la fin de la Révolution, en 1800, l’enseignement libre reprend ses droits et deux instituteurs et deux institutrices privés s’installent sur la commune. Pour tenter de redonner un peu de lustre à l’instruction publique, le maire Altin Gautry et le conseil prennent un arrêté énergique, le 27 septembre 1801 (ou 5 vendémiaire an X) : « considérant que l’instruction publique a été négligée pendant tout le cours de la Révolution, désirant donner à cette partie importante de l’administration municipale tous les encouragements compatibles avec la localité », ils décident d’instaurer un concours entre les élèves des différents instituteurs (privés et publics) de la commune. Les résultats n’ont guère été concluants et la mairie prudemment n’a pas réitéré ce type de concours !
L’école libre de filles : l’histoire mouvementée de soeurs de la Providence
En 1841, l’institutrice, tombée malade, ne pouvait plus assurer ses fonctions ; le maire Etienne François Luc Jacques de Mainville propose que trois soeurs de la Providence de Ruillé-sur-Loir, dans la Sarthe, soient chargées de l’enseignement. Le Conseil municipal accepte, trois soeurs arrivent en 1843 (une pour visiter les malades et les deux autres pour faire l'école aux enfants). Mais les choses se sont compliquées lorsqu’il a fallu financer l’installation des religieuses : il est prévu que la commune fasse, pour les loger, l’acquisition de la maison du Mûrier (où se trouve l’actuelle école de la Cerisaie), appartenant à Victor Manche, instituteur et secrétaire de mairie. C’est alors que se sont élevées des protestations et des plaintes réclamant le retour à la laïcité de l’école. Le maire Jacque de Mainville a fait la sourde oreille aux injonctions du préfet… Il y aura même procès et l’achat de la maison du Mûrier sera suspendu. Ce qui n’a pas empêché les soeurs de s’installer dans l’école (qui se trouvait depuis 1836 tout à côté, dans l’immeuble Vinauger rue Saint-Mesmin) et de se mettre à l’ouvrage.
Mais arrive la révolution de 1848, et le 1 er juin les soeurs de la Providence sont renvoyées de leur école ; l’inspecteur nomme à leur place mademoiselle Stéphanie Bigault comme institutrice et directrice et mademoiselle Guyot comme responsable de la classe maternelle. Pendant quatre ans, les religieuses poursuivent tout de même leur enseignement dans un bâtiment voisin appelé la « Maison Saint-Louis », loué pour elles par le généreux Théophile Jourdan et quelques autres personnes charitables, où elles ont été suivies par leurs élèves, la population leur restant dans l’ensemble très attachée (elles peuvent même rouvrir une classe de maternelle en 1850). Avec l’arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte, la majorité municipale change : Ernest Patas d’Illiers et le nouveau conseil municipal mettent fin dès le début 1852 à la disgrâce des soeurs de la Providence, qui sont réhabilitées en tant qu’institutrices communales et installées provisoirement dans la « Petite-Borde » (qui allait devenir la mairie). Deux ans plus tard, elles sont relogées dans cette fameuse maison du Mûrier qui avait tant soulevé de problèmes et que la
municipalité avait enfin achetée à Victor Manche.
Le 1er mai 1863, elles obtiennent l’autorisation officielle d’annexer un pensionnat à leur établissement. Cette même année, la commune engage des travaux pour la « salle d’asile » ainsi qu’on appelait alors l’école maternelle. En 1877, avec l’augmentation de la population de la commune (près de 3500 habitants), la municipalité y crée une troisième classe. De nouveau l’horizon s’assombrit pour les soeurs en 1881, avec la loi Jules Ferry. La première municipalité « de gauche » d’Olivet et son maire Emile Fousset votent la laïcisation de l’école des religieuses, qui comptait alors 108 élèves. Contraintes de quitter l’établissement (qui va désormais devenir l’école laïque de filles, actuelle école de la Cerisaie), elles s’installent tout à côté, à l’est, dans ce qui était les jardins du Mûrier, où, grâce à de nombreux donateurs, des bâtiments sont
construits, abritant internat, externat et salle d’asile (ou maternelle). C’est l’établissement qui existe toujours, à la même adresse (aujourd’hui 91 rue du Général de Gaulle).
Nouvelle tempête, encore plus violente, au début du 20 e siècle, avec la loi du 1 e juillet 1901 sur les associations qui oblige les congrégations religieuses à demander l’autorisation de pouvoir rester sur la commune. Le 14 février 1902, dans un contexte très anticlérical, le Conseil Municipal, lors d’une séance qui fut l’une des plus mouvementée de l’histoire d’Olivet, rejette la demande en autorisation des soeurs de La Providence (sur 19 conseillers, 14 ont voté contre leur maintien !). Les soeurs quittent l’école et la ville malgré plusieurs pétitions en leur faveur. Une bonne partie de la population en gardera rancune au maire Albert Barbier (à qui on devait par ailleurs plusieurs réalisations majeures pour la commune…).
Les classes de la Providence rouvrent néanmoins assez vite, avec des religieuses sécularisées. Et l’école de la Providence retrouve sa place dans le paysage et le coeur des Olivetains. En 1967, l’ensemble des écoles catholiques de la ville est restructuré sous la houlette des soeurs de la Providence : au 91 rue du Général de Gaulle, s’installent les classes maternelles et primaires, et au 46 rue Pierre Beaulieu, les classes du Cours Complémentaire qui devient en 1978 « Collège privé de la Providence ».
La congrégation des soeurs de La Providence, qui avait gardé la direction de cet ensemble d’écoles, quitte Olivet en 1993, exactement 150 ans après y être arrivée.
Un autre établissement libre pour les filles, l’Orphelinat Sainte-Marie
Depuis 1863, dans les beaux bâtiments construits par Théophile Jourdan, les religieuses de Saint-Vincent de Paul s’occupaient des orphelines, prodiguaient des soins aux malades dans leur dispensaire, et donnaient un enseignement ménager aux jeunes filles dans leur ouvroir. Elles ont connu moins de difficultés avec les municipalités successives que les soeurs de la Providence, qui, elles, étaient enseignantes. Lorsque l’institution a cessé ses activités en 1992, la Mairie a racheté l’établissement qui, entièrement réhabilité abrite aujourd’hui la Bibliothèque d’Olivet. Toute l’histoire de cette « Famille Sainte-Marie » se trouve racontée à la station 6 de ce parcours (devant la Bibliothèque).
L’école libre de garçons, Saint-Joseph
À l’origine de la première école libre de garçons, il y a d’abord eu la « Société Saint-Joseph », oeuvre de patronage à destination des jeunes olivetains, créée en 1860 due à la générosité de Théophile Jourdan (dont il est beaucoup parlé à la station 6 de ce parcours, devant la Bibliothèque). Ce dernier achète un vaste terrain derrière l’église, descendant jusqu’au Loiret, pour y faire construire des locaux pour le patronage. Sont hébergées également dans ce bâtiment « l’Union sportive St Martin », ainsi que « l’Harmonie St Joseph ».
Quelques années plus tard, on décide d’y fonder une école religieuse de garçons (semblable à celle des soeurs de la Providence pour les filles). Le 15 octobre 1867, des Frères des Ecoles Chrétiennes s’installent dans les locaux existants, puis très vite dans un bâtiment neuf construit à leur intention près de l’église, identique au bâtiment du « Cercle Saint-Joseph », En juillet 1904, les Frères des Ecoles Chrétiennes sont expulsés, comme les soeurs de la Providence, mais l’école chrétienne de garçons reprend son activité dès octobre 1904, avec des enseignants non religieux, sous tutelle diocésaine. Devenu collège privé mixte en 1978, l’ensemble des beaux bâtiments construits par Théophile Jourdan a été complètement réhabilité.
L’école communale de filles
Créée en 1796, elle occupait à l’origine une maison dans la Grande rue (actuelle rue Marcel Belot). En août 1836, la mairie décidait de vendre cette maison et de faire l’acquisition d’un immeuble (l’immeuble Vinauger, rue Saint-Mesmin N°57) plus vaste et plus conforme aux besoins. Comme on l’a vu, à partir de 1843, ce sont les soeurs de la Providence qui se sont occupées de l’école communale, jusqu’en 1848 où l’école, déménagée dans la maison du Mûrier (à l’emplacement de l’école de la Cerisaie, 119 rue du Général de Gaulle), est laïcisée. C’est l’époque où pour la première fois, le 4 février 1849, l’administration est autorisée à acheter un poêle pour la classe des filles ! Le 1er novembre 1850 le conseil municipal déclarait que « dorénavant la classe des filles serait publique et gratuite ».
Mais en 1852, la gratuité de l’école des filles est abolie ; les soeurs y reviennent et y enseignent jusqu’en 1881, date à laquelle l’école devient définitivement laïque. Ce sont désormais des institutrices laïques qui y enseignent.
À la toute fin du 19e siècle, le projet de la reconstruction de l’école de filles (sur le même terrain et en rasant l’ancien bâtiment) est engagé par le maire Isidore Foucard qui lance des études d’architectes. C’est son successeur, Albert Barbier, élu à la mairie en mai 1897, qui va en assurer l’exécution : dès son élection, il fait adopter le plan et voter un emprunt pour les travaux. Les appels d’offres ont pris du temps et ce n’est que le 14 juillet 1899 qu’a lieu très solennellement la pose de la première pierre de l’école communale de filles, en présence du maire, de tout le conseil municipal, du député Fernand Rabier. On dépose, dans une cavité creusée dans la première pierre, plusieurs pièces d’or et d’argent frappées en 1899 et enveloppées dans une feuille de plomb.
Le 14 octobre 1900, l’école, le logement des enseignantes sont inaugurés au cours d’une grande fête, avec revue des sapeurs-pompiers, banquet et bal public. Cette école, aujourd’hui école de la Cerisaie, a conservé l’architecture cossue, très « Troisième
République », de ses bâtiments.
L’école communale de garçons
Depuis la Révolution, quelques instituteurs publics s’étaient succédé à Olivet pour assurer l’instruction primaire des garçons. L’histoire a conservé le souvenir de l’un d’entre eux, François-Victor Manche : le 10 septembre 1814 François-Victor Manche, sergent du 27e de ligne libéré du service, s’installait comme instituteur à Olivet. Sa soeur Thérèse le rejoignit comme institutrice. Il devait être aussi secrétaire de mairie pendant plusieurs années. Il fit un don de 3000 francs à la commune en 1848, pour l’installation de l’école communale dans la Maison du Mûrier, qui lui appartenait et qu’il avait cédée à la municipalité. C’est aussi à Victor Manche qu’on doit un très joli plan d’Olivet, qu’il avait dessiné en 1818 (et qui se trouve à la Mairie). La ville, pour conserver le souvenir de cet instituteur dévoué, a donné en 1920 son nom à une rue entre la rue de la Poste (aujourd’hui rue Paul Genain) et la rue du Général de Gaulle.
Donc en 1848, après l’achat de la maison du Mûrier pour y installer l’école des filles dirigée par les soeurs de la Providence, on transfert, dans une partie du bâtiment, les deux classes de garçons et le logement de l’instituteur. Mais c’est une solution provisoire : on décide le 1er juillet 1855 de construire une école communale de garçons, plus vaste et plus fonctionnelle, à l’extrémité de ce qui était alors le champ de foire, face à la mairie. Comme la municipalité manque alors cruellement de ressources, elle décide de créer une taxe sur les chiens pour faire rentrer un peu d’argent dans ses caisses : chiens de première classe ou d’agrément, 5 francs par ans ; chiens de deuxième classe ou d’utilité, 1 franc par an (dans cette catégorie entraient les chiens d’aveugle, les chiens de bergers attachés aux troupeaux, les chiens de bouchers pour la conduite des troupeaux)
…
Les travaux sont pourtant rapidement entrepris et menés à bien tout au long de 1856. Début février 1857 le conseil municipal vote l’achat du mobilier et le 10 mai celui d’une horloge. L’école peut ouvrir ses portes, avec deux classes accueillant une quarantaine d’élèves ; un cours du soir pour adultes est également prévu, assuré par l’instituteur. En 1864, le maître est autorisé à prendre quelques pensionnaires. Après la guerre de 1870, l’école compte près de 200 élèves et une troisième classe a été ouverte.
Dès sa création, cette école a eu des instituteurs remarquables : le tout premier a été J-E Houdas, sorti brillamment de l’Ecole Normale d’Orléans. Erudit, passionné d’histoire et d’archéologie, auteur de différents travaux d’histoire locale, membre éminent de la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres d’Orléans, ainsi que de la Société des Antiquaires du Centre, il a prodigué aux jeunes olivetains un enseignement de grande qualité, jusqu’à sa nomination en 1863 comme inspecteur des écoles primaires. Son successeur, Pierre Martin, est aussi très investi dans sa fonction : il développe l’instruction agricole pour ses élèves, ainsi que pour les adultes en cours du soir – enseignement pour lequel il sera récompensé par le Comité central de la Sologne et par le Comice agricole de l’arrondissement d’Orléans. M. Diacre qui le remplace en 1875 poursuit cet enseignement pour lequel il recevra aussi plusieurs médailles. Il faut dire qu’à partir des années 1860 et jusqu’à la guerre de 14-18, les instituteurs devaient également donner un solide enseignement horticole et agricole à leur élèves (n’oublions pas qu’Olivet était alors une commune totalement viticole et horticole). Plusieurs instituteurs ont eu une action particulièrement remarquable dans ce domaine et ont été récompensés à maintes reprises par le Ministère de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, par des médailles, primes et dons de livres, pour « avoir donné avec zèle et succès, d’une manière théorique et pratique, l’enseignement agricole et horticole dans leurs classes » : par exemple Hubert Lasseray, instituteur à l’école de garçons à partir de 1888, a été particulièrement actif et pédagogue ; il avait créé dans le jardin de l’école une véritable pépinière, où il donnait aussi des cours de greffage pour ses élèves et pour les adultes au cours du soir. Le jardin cultivé par ses élèves avait eu le premier prix au concours organisé par la SHOL en 1890. Il avait été, pour cela, décoré du Mérite agricole en 1895, avant de prendre sa retraite en 1899.
Ses successeurs jusqu’à la guerre de 14, Théophile-Jules Lucas puis Désiré-René-Henri Luzet, ont poursuivi cette action et ont été également récompensés pour leur travail. Lucas avait par exemple reçu une médaille de bronze du Ministre de l’Instruction publique pour « sa collaboration à l’observation des phénomènes météorologiques avec ses élèves » . L’enseignement était, on le voit en prise directe avec la vie quotidienne et visait à donner des connaissances pratiques pour l’apprentissage d’un métier. Autres petits faits qui ont émaillé la vie quotidienne de cette école à la « Belle Epoque » : en 1893, l’autorisation de prendre des pensionnaires est renouvelée à l’instituteur. On apprend que cette même année où les hannetons avaient pullulé, les élèves de l’école de garçons, qu’on avait chargés de la chasse aux hannetons, avaient rapporté près de 1000 kilos de ces insectes nuisibles pour les récoltes !
En 1884, le Conseil municipal décide de créer, à l’école de garçons, un « bataillon scolaire », et achète des fusils de bois, conformément à la décision du ministre de la Guerre, Paul Bert : dans le cadre de la préparation à la revanche sur l’Allemagne après la défaite de 1870, ces bataillons scolaires devaient apprendre aux enfants de 12 ans les premières bases du métier de soldat : maniement de fusils en bois, évolutions au pas cadencé, exercices de gymnastique, tir scolaire.... Le chant du bataillon scolaire accompagnait martialement ces exercices. Le bataillon scolaire d’Olivet paradait chaque année dans les défilés du 14 juillet, comme on peut le voir dans ces articles du Journal du Loiret. Cette institution
disparaît en 1900, et les fusils de bois sont remisés au grenier…
En 1971, l’école du Poutyl devient mixte. Et, riche de cette longue histoire, elle est toujours là, fidèle au poste, bientôt réhabilitée en tenant compte de son élégante architecture caractéristique des constructions scolaires du 19 e siècle.
L’école maternelle
Une classe maternelle ou « salle d’asile » fonctionnait depuis longtemps dans l’école des filles, longtemps tenue par les religieuses puis laïcisée. Mais ce local était devenu vétuste et trop exigüe. On envisage donc de construire une nouvelle école maternelle. Les plans et devis pour l’école maternelle et un logement pour sa directrice sont adoptés en 1885 : elle sera contigüe à l’école de filles (emplacement aujourd’hui occupé par l’immeuble du 131 rue Général de Gaulle). Construite sans tarder, elle est inaugurée (14 juillet 1887) en même temps que la nouvelle mairie : c’était l’école maternelle laïque de l’Enfance. Devenue à son tour vétuste et inadaptée aux conceptions modernes de l’éducation enfantine, elle sera remplacée après la Deuxième Guerre mondiale par l’école maternelle du Poutyl, inaugurée en mars 1953 dans des locaux modernes et lumineux élevés dans le parc du Poutyl, en bordure de la rue du Général de Gaulle, où elle se trouve toujours.