Parcours patrimoine
En flânant dans le bourg
Informations annexes au site
Un paysage urbain original
Village d’implantation ancienne, Olivet a conservé, malgré le développement de l’urbanisation à partir de 1945, sa configuration d’origine, entre Val et coteau, le long de ses axes routiers historiques vers Toulouse et vers Bourges : l’axe principal, franchissant le Loiret et traversant le bourg nord-sud, est l’antique voie gallo-romaine, devenue route Royale, puis Impériale puis Nationale 20. Après la Libération, cette route Nationale est rebaptisée rue Marcel Belot (du nom d’un résistant olivetain qui avait un commerce de boucherie dans cette rue, arrêté et tué par les Allemands le 21 août 1944). Dès le début du Moyen Age d’autres chemins nord-sud existaient, reliant le Val et le plateau de Sologne, vers Jouy-le-Potier et Ardon. Des petits sentiers nord-sud
permettaient, dès le Moyen Age, d’accéder aux moulins et à leurs chaussées. Un axe est-ouest reliaient entre eux tous les hameaux : ce chemin deviendra la rue de la Mairie (rebaptisée rue du Général de Gaulle à la Libération), prolongée à l’est par la rue de la Source.
Sur cette trame se sont implantés d’innombrables clos de vignes et jardins maraîchers, en une myriade de parcelles imbriquées les unes dans les autres, qui ont fait le paysage urbain pendant des siècles et qui peuvent encore se lire dans le cadastre actuel. A côté des maisons de bourg et du bâti rural traditionnel (maisons vigneronnes derrière leurs murets de pierre, comprenant un rez-de-chaussée et un grenier auquel on accédait par une échelle), des châteaux et de belles demeures de villégiatures avec leurs parcs ont composé, avec le temps, la physionomie originale et attachante d’Olivet. Sur le coteau, les anciennes rues ont bien souvent conservé leur nom d’origine : rues du Pressoir-Tonneau, de la Vallée, de Navrin, du Coq, du Mûrier, du Ponelle, de l’Aumône, de l’Anguille, des Briaudes, des Plaisses, Saint-Martin, Bretonnière…
Une action originale : le « Comité des chemins »
En décembre 1897, des vignerons d’Olivet créent un Syndicat de Cultivateurs, dont l’une des missions était d’ouvrir de nouveaux chemins pour desservir plus facilement de nombreuses parcelles de terres. Ce « Comité des chemins » a ainsi ouvert, entre la date de sa création et 1935, plus de 50 km de chemins et petites rues, qui, aujourd’hui, se sont inscrits dans le maillage cadastral de la commune. Sous le nom de Syndicat des Chemins, cette association existe toujours et veille attentivement à la préservation et à l’entretien de plusieurs de ces chemins qui font partie de l’identité rurale et du patrimoine agricole de la commune.
L’éclairage public, toute une histoire
Le tout premier éclairage des rues d’Olivet consistait en lampadaires alimentés à « l’huile de pétrole » (une mèche trempant dans de l’huile minérale ou pétrole lampant). C’est en 1880 que le conseil municipal prend la décision de passer à l’éclairage au gaz et charge la Société Orléanaise du gaz de cette concession. Les premiers becs de gaz sont installés sur le pont et la route Nationale (actuelle rue Marcel Belot).
Un acte de vandalisme idiot : on apprend que dans la nuit du 28 au 29 septembre 1885, des inconnus ont brisé les verres de tous les becs de gaz du pont et de la Croix-Lazin…
En 1900 le centre-bourg était donc éclairé par des becs de gaz, mais dans les quartiers plus éloignés, on en était resté aux lanternes à l’huile.
Après leur élection en mai 1900, Albert Barbier et Jules-Marie Simon se préoccupent de la question de l’amélioration de l’éclairage public et font installer de nouveaux becs de gaz dans le bourg. En attendant l’éclairage électrique, Jules-Marie Simon propose d’utiliser le bec Auer qui rend plus lumineuse la flamme du gaz. En janvier 1903, une lanterne à bec Auer est mise à l’essai dans la rue Nationale. On verra, en fonction des résultats, s’il y a lieu d’adopter ce nouveau mode d’éclairage. L’expérience est tout à fait concluante, mais les bons vieux becs de gaz ordinaires, dits « à becs papillons », vont encore faire de l’usage, avant de passer à l’éclairage électrique ! Il y avait, en 1908, 42 becs de gaz pour l’ensemble de la commune, qu’un préposé était chargé d’allumer et d’éteindre. Ce n’est qu’en 1912 que la mairie signe un contrat pour la distribution d’énergie électrique dans Olivet, avec la Société Ch. Lefebvre et Cie qui était déjà concessionnaire du nouveau réseau départemental de tramways électriques. Tandis que c’est toujours la Compagnie du Gaz qui assure l’éclairage public.
Mais les abonnés olivetains au réseau électrique ne sont pas satisfaits de la qualité du service, d’autant plus que la société concessionnaire veut augmenter ses tarifs. La municipalité fait une enquête auprès des abonnés qui, réunis le 27 décembre 1916 à la Mairie, font part de leur mécontentement : « Ils protestent unanimement et énergiquement contre le mauvais fonctionnement de l’éclairage électrique et rendent la Société Lefebvre et Cie responsable du préjudice qui leur est causé par suite de l’interruption du courant qui a lieu journellement et à tout instant. Ils estiment que la Société aurait dû attendre pour présenter une demande d’augmentation de prix, qu’elle soit en mesure de remplir ses engagements. »
Avant la Deuxième Guerre mondiale, c’est l’Union Electrique du Centre qui assure la distribution et étend le réseau.
Commerces et artisans
Paroisse très étendue et comprenant différents quartiers et écarts, Olivet a très tôt possédé des petits commerces nombreux et variés, ainsi que tous les ateliers d’artisans nécessaires à la vie d’un bourg rural riche de ses vignes et de ses moulins.
Nous savons qu’en 1858, Olivet ne comptait pas moins de 6 boulangers.
Avant la Deuxième Guerre mondiale, il y avait à Olivet (d’après l’Annuaire d’Olivet 1935) : 4 boulangers (Sarrazin, Jourdain, Berthault, Riby), 3 bouchers (Générat successeur Racoupeau puis Rigault, Belot, Lamotte), 4 crémiers-volaillers (Belouet, Dauxerre, Leboeuf, Millet), 2 charcutiers (Auger, Poulain) et de très nombreuses épiceries-fruiteries réparties sur la surface étendue de la commune : Tuillard, Perriot, Moulinat, Portheau, Biette, Angélis, Michault, Argand, Dauxerre, Aubineau, Herpin, Brisson, Testard, Brichon, Mauger, Berrué, Etablissements Fournier, Docks du Centre, Vallée.
Dans le même annuaire on relève de nombreux artisans : 2 cordonniers (Brunet, Levesque successeur de Tarbé), 4 couturières (Mmes Pothier, Baudouin, Rahard, Godet), 3 menuisiers-charpentiers (Bretheau, Dubois, Thomas), 2 charrons (A. Berrué, Tavernier) et 1 charron forgeron (R. Berrué, 10 rue de la Mairie, construction de voitures en tous genres), 5 couvreurs (Gillet, Moreau, Imbert, Jorry, Lugois), 4 marchands de bois (Blineau, Gondard, Laville, James), 3 marchands de chevaux (Dubois, Gillet, Belot), 3 quincaillers ferblantiers (Gillet, Moreau, Imbert, Guichard).
Un joli souvenir d’un ancien atelier d’artisan : Devant le 290 rue Marcel Belot, levez la tête : sur le fronton légèrement cintré d’une très jolie lucarne est sculpté un fer à cheval surmonté de l’inscription A Saint-Eloi qui rappelle un atelier de maréchal-ferrant. Un peu plus haut dans la rue, on peut admirer quelques anciennes lucarnes de pierre ou de charpenterie (Photos de ces lucarnes Dominique Labarre)
Les garages et les premières voitures dans les rues
Début 1900, les premières automobiles traversent le bourg par la Route Nationale 20 et inquiètent la population par leur vitesse : on décide d’apposer des panneaux demandant aux chauffeurs d’aller plus lentement ! C’est en 1901 qu’apparaissent sur la commune les tout premiers poteaux indicateurs (de vitesse et de direction) pour les cyclistes et les rares automobilistes (chaque poteau a coûté 26,25 francs à la mairie !). Le Conseil municipal voudrait que la vitesse dans le bourg ne dépasse pas 12 km à l’heure… Avec les premières voitures apparaissent les premiers garages (2 publicités garages Delavigne et Jean Majou)
Les cafés, restaurants, hôtels
Installé le long d’un important axe de circulation et d’échanges, fréquenté par de nombreux voyageurs, le bourg d’Olivet a très tôt compté plusieurs hostelleries et débits de boissons (d’autant plus que de nombreux vignerons proposaient leurs vins à la consommation). Ainsi le Rôle des débits de boissons dressé en 1627 avait recensé 8 établissements à Olivet soumis à la taxe sur le vin vendu : il y avait, parmi ces enseignes, Le Moulin à Vent, les Trois Maures, Le Boeuf, La Fleur de Lys, Le Coq, le Cheval Blanc…
À partir du début du 19 e siècle, Olivet devient un lieu de villégiature et de loisirs très apprécié : les closeries, guinguettes et hôtels-restaurants s’y multiplient, sur les bords du Loiret mais aussi dans le Val et le centre Bourg. Au Petit Rambouillet, Café du Loiret, Café de la Poste, Café du Commerce, l’Eldorado, Aux Canotiers, Au Moulin-Rose, A la Bonne Matelote de Paul Forêt, au Prado, A Madagascar, Au Petit Matelot, Le Pavillon Bleu, Le Robinson, La Closerie des Lilas (Pour tout savoir sur les guinguettes, rendez-vous sur le pont à la station 3) … Sans oublier l’Hôtel du Boeuf Couronné, plus haut dans le bourg, dont un fameux cuisinier, Pierre Moutot (ancien cuisinier du Prince Masséna) avait fait la meilleure table de toute la région !
Question d’horaires : En 1873, à la demande des cafetiers, le conseil municipal décide que, pendant la saison d’hiver comme pendant la saison d’été, les cafés et débits de boissons pourront rester ouverts les dimanches et jours fériés jusqu’à 11 heures du soir, et jusqu’à 10 heures les autres jours. À partir des années 1950, des établissements plus cossus et plus modernes accueillent les touristes. Ainsi le Beauvoir, construit en 1955, au bord du Loiret en contrebas du pont, possède alors le tout premier mini-golf de la région ! Dans la grande salle de restaurant, on pouvait déguster la terrine d’alouette, la terrine de Raboliot aux oignons, le filet de sandre au beurre orléanais, la fricassée de volaille au vinaigre, le pigeonneau aux poires, le soufflé glacé à l’alcool de poire d’Olivet… L’ancienne guinguette Le Robinson, devenue le Rivage après la Libération, est dotée d’un superbe hôtel moderne par son propriétaire Roland Béraud, pour les Floralies Internationales d’Orléans en 1967. Si Le Beauvoir n’existe plus en tant qu’hôtel-restaurant, le Pavillon Bleu et le Rivage poursuivent les traditions d’hospitalité olivetaine héritées de la belle époque des guinguettes, rejoints par deux délicieuses maisons d’hôtes également au bord du Loiret : La Maison Rose (ancien restaurant Paul Forêt), et le Moulin de Saint-Julien.
La Poste
En 1822, le maire Hector Patas d’Illiers se préoccupe de la question du service de la poste à Olivet, quasiment inexistant jusqu’alors puisque le courrier pour Olivet passait obligatoirement par Orléans, où il pouvait rester en attente plusieurs jours. Le conseil municipal demande que le courrier soit déposé chaque jour par un préposé de la poste d’Orléans chez un habitant d’Olivet qui se chargerait de la distribution. Mais rien ne change : c’est le garde-champêtre, Belouet-Lamandé qui est toujours chargé d’aller chercher les lettres trois fois par semaine à Orléans pour les redistribuer dans la commune.
En 1829 le conseil municipal et son maire Jacque de Mainville réclament à nouveau l’amélioration du service postal. Ils obtiennent gain de cause en 1830 : un tout premier bureau de poste est ouvert dans le bas du bourg. En 1872, au lendemain de la guerre, les habitants du quartier de l’église adressent une pétition réclamant l’établissement d’une boîte aux lettres dans leur quartier. En 1906 la poste déménage un peu plus haut route Nationale (actuel 444 rue Marcel Belot : le bâtiment existe toujours, inchangé sauf le rez-de-chaussée transformé en devanture de commerce, tout comme la maison voisine, l’actuel 457, autrefois occupé par la Gendarmerie et qui a conservé sa grande porte cochère).
Le bureau de poste reste à cette adresse jusqu’en 1952, date à laquelle il est relogé dans une vaste et élégante demeure du 19 e siècle, le Petit-Poutyl (actuelle rue Paul Genain).
En 1987, nouveau déménagement : la poste est transférée sur la toute nouvelle place Louis Sallé,
où elle se trouve toujours.
Les foires et marchés
Les foires
Sous l’Ancien Régime, Olivet n’avait ni foire ni marché, comme nous l’apprend Beauvais de Préau dans sa Topographie d’Olivet en 1785. C’est en 1802, le 22 prairial an X, que Bonaparte, alors consul, dote la commune de deux foires annuelles et en fixe les dates au 19 ventôse (9 mars) et au 29 prairial (18 juin).
En 1844 le maire est invité par le conseil municipal à demander au préfet la création de deux nouvelles foires : la première, le premier jeudi de janvier et la seconde le lendemain de la fête de la Saint-Martin d’été. Mais cette demande est rejetée. Il a fallu attendre 1859 pour qu’une troisième foire, aux bestiaux, soit créée, devant se tenir le premier lundi suivant le 4 juillet de chaque année.
En 1910, Olivet a conservé deux foires : le premier jeudi de mars et le premier jeudi de novembre. Ces deux foires disparaîtront avec la Deuxième Guerre mondiale, mais seront remplacées, à partir de 1946, par de nombreuses fêtes commerciales.
Les marchés
Le 2 juillet 1877 est établi, sur la place de la Mairie, un marché pour les denrées alimentaires de toutes les espèces, qui se tiendra tous les jours excepté le dimanche. Ce marché était exempt de tout droit. Il était très fréquenté, approvisionné par les producteurs d’Olivet et des environs qui y apportaient leurs fromages, leurs volailles, leurs fruits et leurs légumes : cerises, pommes, poires, pêches, petits pois, haricots verts, asperges, pommes de terre…
Élu en 1929, le maire Paul Genain, soucieux d’aider les producteurs et de favoriser le développement agricole de la commune, réorganise et modernise le marché, en faisant élever par les Etablissements Baudin à Châteauneuf-sur-Loire un hall couvert sur la place de la Mairie. En 1930, un « marché de gros » pour les cerises est établi sur la place de Mairie, pendant toute la période de la récolte. Ce sont plus de 50 000 kilos de cerises qui y sont vendus chaque jour. Il y avait aussi un marché au gros pour les petits pois puis pour les haricots verts, qui représentaient d’importantes productions légumières d’Olivet.
Aujourd’hui les marchés d’Olivet sont toujours très vivants : Inauguré le 26 octobre 1990, le marché du vendredi dans le centre Bourg connaît un succès immédiat et devient le rendez-vous de tous les amateurs de bons produits. Quelques années plus tard, vient s’ajouter le « Marché du Val », le mercredi matin.
Les fêtes
Olivet a, de longue date, le sens de la fête, comme l’écrivait joliment le rédacteur du Journal du Loiret le 10 février 1855 : « La banlieue d’Orléans, en fait de plaisirs et de distractions, n’a rien à envier à la ville, au contraire : quand la danse aura disparu du reste du département du Loiret, on la retrouvera encore dans les bals d’Olivet. Dans ce petit bourg de joie et de perdition, le carnaval secoue ses grelots depuis le dernier jour de l’Avent jusqu’au second jour de Carême. Quand Orléans n’a pas de boeuf-gras, Olivet en a un. C’est dans ses bals parés, dans ses fêtes de nuit illuminées à la vénitienne qu’on rencontre les costumes classiques de la mascarade, arlequins et pierrots… Il n’y a plus qu’à Olivet qu’on trouve le masque en carton et tout l’attirail des moustaches et des faux-nez… »
Mardi-Gras et Carnaval étaient l’occasion de fêtes hautes en couleurs, de défilés costumés et cavalcades endiablées, auxquelles participaient tous les habitants. Par exemple pour Carnaval 1903, le manuscrit de Jules-Marie Simon nous apprend que « Le 23 mars a eu lieu une cavalcade composée d’une héraut d’armes, d’un groupe de tambours, des cyclistes bariolés, du commandant et de son officier d’ordonnance, d’un porte-fanion, de quatre cavaliers et gardes françaises, le char de carnaval, une escorte de mousquetaires, le char du cochon (le cochon était le gros lot de la tombola), une escorte allégorique, le char de la musique. Le soir Carnaval a été brûlé dans un grand feu de joie . »
Quant à la Grande Cavalcade de la Mi-Carême en 1927, elle avait marqué les mémoires avec ses très nombreux chars magnifiquement décorés et ses figurants costumés. Elle comprenait : le Char du Laitier, le Char de la crise du Logement, Le raffut, La Croix-Rouge, Les Madelons, Sa Majesté Carnaval, Le Pousse-pousse Chinois, Le Landau de la Reine, Le Char de la pouponnière, Le Char du contribuable, La Jeune France, Le Charlatan, Le Char de la musique, Le Char du fromage d’Olivet, La Clique de la Garde Nationale, Le Garde Champêtre de Noras, Le Char du réveil sportif, Le Char du Boeuf-Gras, Le Char du Vigneron, Les Pierrettes et Pierrot chanteurs, Le Char du cochon gras, Le Char du tank Fleuri…
Olivet était aussi célèbre à la ronde pour promenade du Boeuf-Gras, le jour de Mardi-Gras ou pour la Mi-Carême. Par exemple en 1853, le boeuf gras d’Olivet, baptisé Shelby, a les honneurs de la presse, comme on pouvait le lire dans le Journal du Loiret : « Olivet s’est piqué d’honneur et aura cette année encore son boeuf-gras. Un boeuf magnifique arrivé en droite ligne de l’Auvergne, a été acheté à cet effet en Auvergne par MM. Ludovic Levassort et Racoupeau-Fauconnier, bouchers à Olivet. Il a reçu le nom de Shelby à l’approbation générale de toute la commune. Et pendant trois jours à la triomphé dans toute la banlieue d’Orléans. Dimanche il a parcouru tout le bourg, escorté par une magnifique cavalcade et suivi d’un orchestre monté sur un char-à-banc. Lundi il a fait ses visites et s’est rendu en grande cérémonie au château de la Source puis à celui de La Fontaine où il a reçu le plus gracieux accueil. Le jour de mardi-gras, après avoir rendu ses devoirs au capitaine de la compagnie des sapeurs-pompiers d’Olivet, Shelby a passé le pont et s’est dirigé vers Orléans. Et la joyeuse cavalcade olivetaine a caracolé dans les rues d’Orléans… »
Pour Mardi-Gras 1873, nous apprenons que MM Chariot et Ménager, bouchers à Olivet, ont organisé un cortège du Boeuf-Gras : un superbe boeuf, baptisé Coulmiers, a été acheté pour cela et le dimanche a lieu un joyeux défilé. Et comme les Orléanais n’ont pas de boeuf gras cette année, le cortège s’est aussi promené dans Orléans, jusqu’à la porte de Bourgogne, avec grand défilé place du Martroi. À Olivet le char de Coulmiers était tiré par 6 boeufs, mais dans Orléans, par crainte d’accident, on en a conservé que 4. Il y avait bien d’autres prétextes pour faire la fête, tout au long de l’année, et les Olivetains ne boudaient pas leur plaisir : concours de pompes à incendie, parades et démonstrations des unions sportives, anciennes assemblées de quartier avec manège et baraques foraines et kermesses paroissiales, grandes fêtes champêtres, fêtes des vendanges, concerts des différentes formations musicales et concours de musique. Et bien sûr les célèbres fêtes vénitiennes et corsos fleuris sur le Loiret qui étaient, depuis le début du 19 e siècle, le rendez-vous festif le plus attendu de l’année (voir station 3, le Pont Maréchal Leclerc). Plus tard, au 20e siècle, les Fêtes de la Cerise connaîtront aussi un grand succès.
De célèbres courses cyclistes : avec la grande vogue du vélo à la fin du 19 e siècle, Olivet va devenir l’un des hauts-lieux du cyclisme loirétain ! En effet, à l’initiative de l’Union Cycliste d’Orléans, club très dynamique qui organisait d’importantes courses de vélos, régionales et nationales, on décide de construire un vélodrome à Olivet, dans le parc du château de l’Orbellière : il s’agit d’une piste de 500m de long et de 8 mètres de large sur laquelle les cyclistes peuvent rouler en boucle. Le site était magnifique au milieu des beaux arbres du parc, à 50 m du Loiret. Un café restaurant confortable était installé dans les bâtiments du château. Le vélodrome a été inauguré le 20 juillet 1898, avec l’arrivée de la course Orléans-Blois-Orléans. Ça a été dès lors un endroit très prisé : en prenant une carte d’abonnement on pouvait assister à toutes les séances d'entraînement et aux nombreuses courses qu’allait y organiser l’UCO, des courses de vitesse, des courses d’endurance, de relais, par équipe, et puis à partir de 1902 des courses à pied derrière un entraîneur à motocyclette.
Le vélodrome de l’Orbellière était devenu au début des années 1900 un haut lieu de rencontres cyclistes internationales : s’y affrontaient les plus grands champions nationaux et internationaux. Et puis vers 1910, le vélodrome olivetain a disparu. De nombreuses épreuves cyclistes d’envergure ont eu lieu par la suite à Olivet, comme la course Olivet-Blois-Olivet dans les années 1950, ou, dans les années 1970-80, des critériums cyclistes internationaux dans les rues d’Olivet, auxquels avaient participé de grands champions. Sans oublier la Fête de la Rosière : Maxime-Ernest Meunier, riche philanthrope qui avait acheté le château de Beauvoir à Olivet en 1888, lègue, à sa mort en 1914, à la ville une importante somme d’argent pour doter chaque année une jeune fille méritante et vertueuse : la rosière. La tradition des Rosières d’Olivet (couronnées de roses d’Olivet évidemment) se poursuivit de 1918 à 1944 : le jour du 14 juillet les membres du conseil municipal se rendaient en cortège au monument funéraire des Meunier (sur leur propriété de Beauvoir), accompagnant celle qui avait été choisie comme rosière de l’année et qui bénéficiait du legs Meunier. Ernest Meunier avait tout prévu : il avait fait bâtir son monument funéraire de son vivant et une partie des intérêts de ce legs devait servir à l’entretien de la tombe des donateurs. Le château de Beauvoir a été détruit en 1930. Mais il reste le monument funéraire des époux Meunier, belle construction aux allures de temple grec miniature, qu’on peut toujours voir, récemment restauré par la Mairie, dans le square Ernest-Meunier, paisible petit jardin public rue Anaïs Hème.
En avant la musique !
Depuis les clairons de la compagnie des Sapeurs-Pompiers en 1819 jusqu’à l’actuelle et brillante Harmonie d’Olivet, les formations musicales ont été nombreuses et très actives, participant à toutes les fêtes locales ainsi qu’aux cérémonies officielles et donnant d’innombrables concerts et représentations de qualité, formant aussi des générations d’Olivetains à la musique. Créée en 1875 avec seulement 6 musiciens, dans le cadre des oeuvres paroissiales, l’Harmonie Saint-Joseph, qui avait donné son premier concert en 1877, s’est rapidement développée et a participé activement à la vie musicale olivetaine : en 1975 elle ne comptait pas moins de 80 musiciens, et fêtait son centenaire en organisant un grand concours national de musique qui avait réuni des sociétés musicales venues de partout.
Autre formation de qualité, l’Union Musicale républicaine d’Olivet, fondée en 1881, a très rapidement participé à des concours régionaux et nationaux dans lesquelles elle s’est illustrée à plusieurs reprises. À ses côtés se trouvaient souvent les tambours et clairons du Réveil d’Olivet, la Société de Tir et de Gymnastique créée en 1885 et dotée d’une section de musiciens. En 1952, l’Union Musicale républicaine laissait la place à la Batterie de l’Harmonie municipale d’Olivet qui allait faire les beaux jours des fêtes et célébrations de la commune, jouant souvent de concert avec l’Harmonie Saint-Joseph. Cette bonne entente entre ces formations allait aboutir en 1982 à la fusion de l’Harmonie Saint-Joseph avec la Batterie-Harmonie municipale d’Olivet, donnant naissance à une nouvelle formation, sous le nom de Musique municipale d’Olivet qui comprenait un orchestre d’harmonie et une batterie-fanfare.
Aujourd’hui, l'Harmonie d'Olivet, créée en 2003 et issue de l’école de musique d’Olivet (elle-même constituée fin 1979), poursuit cette longue histoire musicale : elle est composée d'une soixantaine de musiciens bénévoles, élèves du Conservatoire d'Olivet ou venant de l'extérieur, et proposant des prestations de qualité tout au long de l'année.
Et pour le plus grand bonheur des amateurs de jazz, l’Olivet Jazz-Band, groupe musical né en 1979 de la « Musique scolaire et post scolaire » de la ville d’Olivet, propose un programme de concerts très riche et très éclectique.